Prendre le temps de la rentrée…

Prendre le temps de la rentrée

N’avez-vous jamais remarqué qu’après l’été, si nous avons pris par chance quelques congés, nous finissons à la fin septembre…épuisé-e?

La frénésie de la rentrée nous happe, parent ou non, et la charge mentale remonte et aliène notre temps. Le téléphone et les notifications sonnent, les mails se déversent, la liste de choses à faire s’étire tandis que les rues et les magasins s’emplissent à nouveau.
Après la période estivale, tout semble s’accélérer et nous entrainer dans mille et une sollicitations. 
Nous nous inventons toujours de nouvelles occupations.
Les technologies ne nous apportent qu’un illusoire gain de temps. Nous dépêcher pour en gagner ne provoque que l’inverse.

Par exemple, avez-vous « décéléré » en vacances ou vous êtes-vous lancés dans une planification de visites ou d’itinérances? Il n’y a pas de bons ou de mauvais choix en la matière, juste une nécessaire alternance de rythmes permettant la régénérescence du corps et de l’esprit.

Ne sommes-nous pas constamment sous contrôle du temps? Nous gardons cette idée intériorisée que nous avons une meilleure influence sur notre vie en ayant prise sur nos agendas (Karlheinz Geissler, auteur, a étudié les impacts de notre slogan capitaliste « le temps c’est de l’argent » sur notre idée biaisée de la modernité et de la liberté).
Rosa Hartmut* décèle « la disponibilité, l’accessibilité, l’atteignabilité » de services et de biens comme les conditions trompeuses à l’accroissement de notre confort et notre bien-être, trompeuses car bien trop enfermantes. 
Pourtant, en se détachant de cette injonction du « tout tout de suite », sans attente de notre part ou des autres, nous pourrions réapprendre l’oisiveté et ainsi nous réapproprier le sablier.

Cela repose parfois sur des choses simples et peu chronophages:

Les livres Cohérence cardiaque 365 et Intuition de David O’Hare ou encore L’éloge de la lenteur de Carl Honoré offrent des pistes intéressantes.

Réintroduire du « LENT » dans notre monde de vitesse, apporte de la qualité et de la clarté aux choses. Cesser de s’impatienter à la caisse, de remplir sa todolist à l’infini et de réagir à chaque information comme une priorité de toute urgence, peut permettre de dérouler une détente propice à réduire notre stress et notre sentiment d’incomplétude.

Par de petits pas, nous irons certainement plus loin.
« Tout ce qui vaut la peine d’être fait, vaut la peine d’être fait lentement ».

*sociologue et philosophe, Philosophie Magasine, HS, « l’Art de ne rien faire »